Loi Duplomb – un condensé de poison social, sanitaire et écologique

Loi Duplomb – un condensé de poison social, sanitaire et écologique

Une loi de droite et d’extrême droite contre l’agriculture paysanne, contre l’environnement, contre notre santé et contre les consommateur·ices. Agissons Ensemble pour ne pas laisser faire. Attention Danger !

Créée le 11 mars 2025, l’assemblée des luttes est une assemblée plurielle, constituée de multiples organisations, collectifs, associations, partis politiques et de citoyen·nes. Elle a vocation à favoriser la rencontre, la communication, l’échange d’information entre ses membres, à favoriser la convergence et à renforcer nos champs de lutte partagés. Un site est en cours de construction et une projection-débat officialisant notre existence est prévue pour septembre-octobre.

Après le Sénat, l’Assemblée nationale vient d’adopter la proposition de loi Duplomb contre l’avis d’une grande partie du monde agricole et de la société civile. Une majorité composée du bloc présidentiel et de l’extrême droite a en effet approuvé une version de ce texte qui en conserve toutes les dispositions les plus dangereuses. Ce texte entérine bel et bien des régressions agricoles, sanitaires et écologiques d’une très grande gravité. C’est l’agro-industrie qui est la grande gagnante de cette loi. Les dirigeants de la FNSEA portent une très lourde responsabilité dans ce véritable recul de civilisation. Ils sont en opposition avec la majorité du monde agricole et bien au-delà.

L’assemblée des luttes 85 dénonce avec la plus grande fermeté le vote de cette proposition de loi et condamne le vote favorable des députés de Vendée, en particulier de Philippe Latombe (pour), Béatrice Bellamy (pour) et Pierre Henriet (pour) qui, par ce choix, tournent le dos à l’intérêt général, à la santé de leurs concitoyen·nes et à la préservation du vivant et de la biodiversité. Stéphane Buchou était lui abstentionnaire et Véronique Besse n’a même pas daigné prendre part au vote.

Alors que les études scientifiques, à l’image des travaux de l’ANSES, confirment les dangers des pesticides sur la santé et notamment sur le développement neurologique des enfants, cette loi constitue un recul historique, un danger sanitaire et une dérive écocidaire assumée. Sous couvert de “simplification” pour les agriculteur·ices, ce texte déroule en réalité le tapis rouge à l’agro-industrie capitaliste.

Ce texte est une machine à aggraver la crise. Favoriser l’agrandissement des exploitations destinées à la production animale industrielle, l’accaparement de l’eau par la construction de méga-bassines, la dépendance aux intrants chimiques et la réintroduction de l’acétamipride (un pesticide neurotoxique extrêmement dangereux pour la santé, réintroduit et autorisé sur plus de 500 000 hectares du territoire, sans limite de temps ni garde-fou) sont une fuite en avant mortifère et de très court-terme. Il La loi Duplomb ne répond en rien au problème fondamental du revenu paysan, principale préoccupation du monde agricole dont on prétend détourner et récupérer la légitime colère. Or, les enjeux sont tout autre : garantir un revenu paysan par la mise en place de prix minimums garantis face aux prix indécents négociés par l’agroalimentaire et la grande distribution, des protections sur le plan international et l’installation de fermes partout sur le territoire.

La coalition « centristes, LR, macronistes et RN » refuse de s’attaquer à cette question du revenu agricole et affaiblit les outils de la transition agro-écologique comme jamais, alors que plus de 80% des agriculteur·rices y sont favorables. Elle cautionnent la privatisation de notre bien commun le plus vital : l’eau. Iels ignorent la nécessité de la stocker d’abord dans nos sols et de la réserver en priorité à l’eau potable et aux cultures vivrières destinées à notre alimentation en France. Iels sacrifient la santé des citoyen·nes et la biodiversité de notre territoire sur l’autel des profits de quelques-uns et d’un modèle agricole exportateur qui ne répond pas aux enjeux de notre souveraineté alimentaire.

Nous voulons une agriculture paysanne. La Loi Duplomb est un choix capitaliste. Et pourtant la France a largement la capacité de produire la majeure partie des denrées alimentaires pour nourrir convenablement sa population. Mais il n’y a pas réellement de souveraineté alimentaire quand la production de 43% des terres, soit 12 millions d’hectares, est destinée à l’exportation et aux spéculations mondiales. Du fait de ce choix politique capitaliste nous ne produisons que 47% des fruits que nous consommons. Lactalis veut collecter de moins en moins de lait pour importer du lait en poudre de Nouvelle Zélande ou du lait du Brésil grâce à l’accord de libre-échange. etc. Un autre choix est possible ! En 50 ans, notre pays a perdu les trois quarts de ses agriculteur·ices. Celleux qui continuent sont le plus souvent lourdement endetté·es et avec des revenus totalement insuffisants. La colère paysanne est légitime.

Face à ce déni de démocratie et à ces décisions à rebours des connaissances scientifiques, l’assemblée des luttes de Vendée réaffirme sa détermination. Nous nous tenons aux côtés des paysan·nes et des citoyen·nes qui défendent une agriculture respectueuse du vivant. Nous continuerons à nous battre pour une véritable transition agroécologique, pour une juste répartition des terres et de l’eau, et pour un avenir où l’agriculture rime avec santé, écologie et justice sociale. Le dialogue que nous appelons de nos voeux doit être à la hauteur des défis qui nous attendent, et non un simulacre au service d’intérêts particuliers. Chaque parlementaire devra donc assumer son vote en faveur d’un texte déconnecté des préoccupations de la majorité des paysan·nes et des citoyen·nes qui subissent de plus en plus violemment la succession de crises sanitaires et climatiques.

L’assemblée des luttes 85

Signataires : Confédération Paysanne 85 – Solidaires 85 – Place Publique 85 – Groupe Henri Laborit Fédération Anarchiste – FSU 85 – Attac 85 – LFI 85 – FEVE – PCF85 – Vite 85 – Bastyon de résistance – collectif Stop P-FAS incinération – Terres et Rivières – Nous Toutes 85 – Queer Attitude

Contact presse :
Lawryn Remaud – Solidaires 85 – 06 33 72 49 44